Ténérife (Canaries)

Une ile montagne plantée au milieu d’un archipel volcanique, telle pourrait être la description de l’ile de Ténérife aux Canaries. Le Teide, masse imposante dominant de sa toute puissance l’immense caldera, émerge de l’Atlantique moyen comme un phare dans la nuit. Il nous renvoie à une époque où le feu de la terre à façonné les éléments pour donner la vie à ces paysages sauvages et poignants. Le relief a conduit à créer une pluralité de micros climats selon les expositions aux vents et au soleil. Au bord de l’eau on est dans une zone aride où les plantes grasses et autres cactus sont rois, Un peu plus haut avec l’humidité des nuages coincés sur les pentes abruptes, nous avons une forêt nuageuse humide, et au sommet sous le soleil de plomb et dans la rocaillage basaltique de rares buissons épars égayent de leurs branches rabougries le décorum minéral digne d’une fin du monde.

Je loge à Puerto De Cruz sur la côte ouest de l’ile, un endroit de l’ile où des falaises effondrées laissent un accès plus aisé à la mer. La végétation tropicale formée de palmiers, de bananiers et de dragonniers a le parfum des vacances. La ville construite en escalier sur la pente de la montagne est très inégalitaire. Soit vous êtes en altitude et vous avez une vue fantastique sur la mer, soit vous êtes sur la côte et votre logement est exigu et onéreux.   J’ai choisi le 1^er avec la contrainte d’emprunter une navette pour l’accès à la mer. Pour palier l’âpreté de la côte rocheuse, les autorités ont creusé de larges bassins dans la lave pour former un agréable complexe aquatique, le lago Martianez. L’ensemble est bien agencé et répond aux besoins des familles avec des activités adaptées aux plus petits. Malheureusement même en plein mois d’août la température de l’eau est très fraiche. Du coup je me replie avec ma petite famille sur la plage de playa Jardin un peu en périphérie. Le sable noir est brûlant mais il y a des possibilités de jeux de plages que l’on n’avait pas sur le complexe, pour les bains, la piscine de l’hôtel fera très bien l’affaire.

Le complexe de Loro Parque, à la périphérie de Puerto D Cruz est bien plus qu’un simple zoo. Le parc regroupe un zoo dans lequel les animaux évoluent dans de vastes espaces pourvus de végétations tropicales (mention spécial à l’espace canopée où l’on croise les perroquets et oiseaux tropicaux au plus près), et trois bassins de type Marine land avec chacun un spectacle spécifique. Il y a le spectacle des otaries, ludique pour les plus jeunes, l’espace dauphin où un petit chanceux peut approcher les cétacés et dans le grand bassin le spectacle des orques qui est un vrai show hollywoodien. L’ensemble permet de passer une bien agréable journée.

Une autre excursion agréable consiste en la visite du jardin botanique. Le climat particulièrement propice favorise la pousse d’une incroyable variété de végétaux. Les allées rectilignes sont ponctuées de bassins dans lesquels flottent d’énormes nénuphars. A coté les belvédères proposent des vues splendides sur le littoral.

Le Teide, point culminant de l’ile mais aussi du royaume d’Espagne culmine à plus de 3718 mètres. Depuis Puerto Dac Cruz le dénivelé est donc de près de 4000 m. D’abord il faut suivre la route qui s’élève brutalement après la coquette ville d’Otravalo, puis traverser une forêt de sapins plongée dans la brume que l’on pourrait qualifier de vosgienne et en fin on se trouve aveuglé par le soleil et la réverbération de la lumière sur ce chaos de roches volcanique que forme la caldera. Qualifier le paysage de lunaire ou de post création n’a rien d’exagéré. Le mince ruban de bitume serpente entre les scories et autres amas basaltiques. De temps à autre des buissons en forme  de soucoupes volantes rehaussent le paysage.  Nous sommes à plus de 2000 m, un semblant d’altiplano  nous envahit. L’ombre conique du géant tutélaire apparait, la masse énorme du volcan Teide impose sa présence. Un mince fil d’araignée au bout duquel balance une frêle cabine semble s’attaquer avec respect à ses flancs.      

J'auriai bien voulu monter à pied afin de décrocher un nouveau sommet national, mais je préfère rester avec ma petite famille. La montée en téléphérique est impressionnante, chaque changement de pilone est un suplice. Enfin la plate forme sommitale, le vrai sommet n'est accessible qu'aux personnes ayant réservées leur passage et la liste d'attente est de plusieurs semaine. La vue panoramique est bien sur unique, vue sur les autres iles de l'archipel, vue sur la caldera lunaire, vue sur la mer de nuages.

Puerto de Cruz

la caldera lunaire et le Teide

Teide

jardin botanique