San Francisco

San Francisco, plus qu’une ville, un idéal. C’est ici que l’ouest se termine, face à l’océan Pacifique, impossible d’aller plus loin. Que faire ? Retourner sur ses pas vers les contrées sauvages ou bien profiter de la douceur du climat et de la beauté des lieux ? Les pionniers se sont arrêtés là, les chercheurs d’or, les ouvriers chinois des chemins de fer, les missionnaires catholiques, les trappeurs russes, le nord, le sud l’est et l’ouest sont rejoint au pied de la porte dorée.

San Francisco, au contraire de Los Angeles, c’est déjà un site à la géographie unique, un peu comme Istanbul, Le Cap ou bien Rio de Janeiro. Une baie abritée, des collines comme autant de point de repère, un isthme traversé par un pont mythique. Rouge, le Golden Gate affirme d’emblée son caractère, pas de compromis, un pas de géant pour relier les deux rives. Un pas rempli d’optimisme qui oublie qu’à son aplomb, se déchaine un tumultueux remous témoin du combat impitoyable des courants de la baie et des forces de l’océan Pacifique. San Francisco c’est aussi le lieu de passage des forces tutélaires qui ont déjà rayé de la carte la ville en 1906. Ici on vit avec une épée de Damocles au-dessus de sa tête, ou plutôt la faille de San Andrea sous ses pieds. D’ailleurs, un petit 5.3 sur l’échelle ouverte de Richter se manifestera durant mon séjour. A 6h30 du matin, certaines vitres ont tremblé. Je dormais, apparemment mon sommeil résiste à cette amplitude. Vivre comme un saint franciscain, voilà ma mission. Etant hébergé par des amis qui ont beaucoup d’amis, je privilégie la vie sociale aux incontournables touristiques. Au programme, dîner dans le très sélect Olympic club, match de base-ball des Giants, golf au mythique Olympic club, picnic dans le parc Golden Gate.

Golden Gate - Civic Center - bay view

La saison de basket étant terminée je ne pourrai pas traverser la baie pour voir jouer les Golden State Warrior et leur dieu Stephen Curry. Je me rattrape en allant à l’ATT Stadium encourager les Giants qui sont l’équipe la plus populaire de la ville. Les victimes expiatoires étant les Washington Nationals. Le stade est posé au bord de l’eau à côté du port militaire. Du haut des tribunes on voit des navires de guerre amarrés. Le match est une formalité tant les oranges et noirs dominent leur sujet. Un home run dans la dernière session fait lever une foule conquise.

L’Olympic Club de San Francisco est le plus vieux club omnisport des Etats Unis puisqu’il a été créé en 1860. Le siège de cette institution est un imposant bâtiment de pierre de taille sur Post Street , à deux rues à l'est de Union Square à San Francisco , à côté du Bohemian Club et sur le même bloc que le Marines Memorial Club. Le club actuel a été construit en 1912 , après la première a été détruite dans le tremblement de terre de 1906 à San Francisco . Le club-house contient un pub , une salle à manger , des salles de réunion , des salles de banquet , les chambres , un centre de remise en forme , un cardio solarium, handball et de squash , des salles de formation de circuit, deux terrains de basket, deux piscines et une terrasse sur le toit . Grace à Lynda, une membre de longue date je profite de la visite des lieux. La grande piscine est impressionnante, surplombée par une énorme coupole de style art nouveau, les piliers et le chemin de ronde à l’étage lui confère une ressemblance certaine avec la piscine Gellert à Budapest. La salle des trophées regorge de coupes et médailles en tout genre, le water-polo et le cyclisme sont bien représenté. Des joueurs enchainent des paniers dans la salle de basket au parquet tellement poli que l’on peut se voir dedans. Une piste d’athlétisme semble suspendue au-dessus de ce fabuleux terrain. Il est temps de dîner, j’enfile mon costume pour avoir accès à la grande salle où résonnent les notes d’un piano Steinway. Mon hôte me confie que le club n’accepte les dames et les personnes issues des minorités que depuis seulement vingt ans.

Olympic club

cable cars

Le parcours de golf de l’Olympic est la vitrine sportive la plus visible. Hôte à multiple reprise de l’US open dont le dernier en 2012, le terrain est une référence en Californie et aux Etats Unis. Je joue le parcours de 9 trous, dit de "la falaise" qui est le plus venteux car situé sur les falaises au-dessus de l'océan Pacifique. Bien qu'il soit court, il est très difficile, c'est le plus pittoresque des trois parcours. Les vues sur l'océan sont sublimes et on délaisserait volontiers ses clubs pour une balade buccolique et sauvage.

A San Francisco, les noms des rues sont nommés à l’européenne les avenues Van Ness, Market, Turk  ou Golden Gate deviennent vite familières. Je loge dans le quartier civic à deux pas de l’hôtel de ville qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’hôtel des Invalides à Paris. Le caractère européen de la cité est affirmé, le plan à damier est moins uniforme, le mobilier urbain rappelle celui de Paris et les célèbres rames de tramway sont les reines de la chaussée. Rare pour une ville américaine, le piéton n’est pas un paria, et il est agréable de se promener à pied. Le quartier est hélas le reflet de la société qui ne comporte pas que des côtés glamour. Une foule de sans domicile truste les abords de la mairie, une espèce de cour des miracles qui se manifeste à la nuit tombée. Pas franchement d’agressivité ou d’insécurité mais un sentiment de malaise à voir l’incapacité d’une société à la pointe de la modernité de   ne pas pouvoir gérer les problèmes du 19 ou du 20eme siècle.

Impossible de ne pas parler des rues en pentes et des maisons colorées de style victorien. Ces maisons dont certaines sont de véritables manoirs, sont construites en bois et comportent souvent des petites tourelles et des porches pittoresques. Un des plus beaux exemples de cette architecture se trouve le long du parc Alamo. L’Asie a aussi contribué à façonner la ville avec le plus grand quartier chinois des Etats Unis et un quartier japonais. Coté architecture moderne l’inimitable gratte-ciel de la Transamerica Bank, en forme de pyramide est immédiatement reconnaissable.

Alamo Square -bay view

Depuis le ponton des pécheurs le pont du golden Gate semble à portée, perspective trompeuse du fait des dimensions colossale de l’édifice, il faut bien 2 bonnes heures pour arriver au pied.   La bonne idée est de faire la balade le matin pour éviter d’avoir le soleil dans les yeux et pouvoir faire de belles photos. Chemin faisant on croise le célèbre ilot d’Alcatraz.

Le comsopolisme de la ville d'exprime aussi au niveaux des moeurs et de la liberté sociale avec le quartier arc en ciel de Castro ou le haut lieu hyppie que constitue le croisement des rues Haight et Ashbury.

Al Catraz - Haight Ahsbury