Des châteaux en Espagne

Le périple prévoit de relier Madrid à Irun en traversant les villes chargées d’histoire de la Castille Léon. La première étape est Ségovie. Arrivée de nuit avec une bonne petite Audi A3 et un GPS parfait pour se repérer de nuit dans les rues piétonnes de la cité romaine. En effet Ségovie est mondialement connu pour son aqueduc romain en parfait état de conservation. Je prends mes quartiers dans un hôtel sur la plazza Mayor. La place bordée par la mairie et un bout de la cathédrale est un endroit ombragé très agréable avec son kiosque à musique et ses nombreuses terrasses de café. La plazza est à mi chemin entre les deux monuments qui font sa renommée, l’Alcazar et l’aqueduc. L’aqueduc, tout d’abord, il se trouve au bout d'une rue pavée, enjambant de façon spectaculaire un vallon puisque le centre ville est bâti sur le sommet d’une colline. La construction est magnifique et parfaitement intégrée dans le paysage urbain. Le pont du Gard en pleine ville, c’est vraiment cette impression qui domine. De l’autre coté sur un promontoire, trône l’Alcazar, élégante forteresse médiévale. Les pièces richement décorées succèdent aux salles de garde aux impressionnantes armures pour arriver au sommet du donjon d’où la vue embrasse un vaste panorama de champs pelés et de pâturage roussis. Je dîne de la spécialité locale, le porcelet rôti.

Direction Avila pour cette deuxième étape en Castille Léon. Nous sommes sur le  plateau castillan à près de 1000 m d’altitude, ce qui atténue un peu la chaleur en ce mois d’août. Nous traversons des paysages désolés et secs, des collines râpées au pied desquels poussent des chênes rabougris dont les glands vont nourrir les cochons qui donneront le fameux jambon « ibérico ». Le terme « jamon » désigne le jambon de cochon blanc et le terme « ibérico » celui du cochon noir. L’arrivée sur Avila est spectaculaire, les fabuleux remparts de la ville sont visibles de très loin. Le mur d’enceinte peut être comparé à celui de la cité de Carcassonne, mais l’environnement dépouillé des alentours renforce l’impression de grandeur des murailles. Sur les clochers, des nids de cigognes confirment la forte présence des sympathiques échassiers. Un vol d’une quinzaine d’unités passe au dessus de nous en caquetant bruyamment. L’intérieur de la ville est moins avenant que son pourtour et ne justifie pas un séjour prolongé.

La route d’Avila à Salamanque est moins monotone que celle de la veille. Nous avons la chance d’apercevoir des taureaux d’élevages aux muscles puissants et au pelage de jais.  Les dômes et flèchent de la ville s’aperçoivent de loin. La ville est relativement plus importante que celles de Ségovie ou Avila, c’est une vraie métropole régionale. Ville à la tradition estudiantine séculaire, il fait toujours bon vivre sur les bords du Rio Tormes.    La cité magnifiquement préservé,e est construite autour de la plazza Mayor. Cette place rectangulaire bordée de superbes bâtiments renaissances est le cœur de la ville. Les arcades produisent  une ombre bienvenue sous lesquelles se prélassent les touristes aux terrasses des cafés. Tout le centre ville est piéton ce qui rajoute à son charme. Le long de l’avenue Mayor,  boutiques et restaurants rivalisent de créativité pour attirer le chaland. Les jambon iberico figurent en bonne position dans les vitrines. Dans une bodega à ciel ouvert nous déjeunons de tapas variés accompagnés d’un verre de Rioja. Une curieuse maison ornée de bas relief en forme de coquilles Saint Jacques  marque le passage dans la zone des cathédrales. Deux cathédrales sont construites côte à côte, une gothique et baroque à la verticalité affirmée et au riche statuaire, et l’ancienne plus rustique dont la nef richement décorée brille de mille feux. Le pont romain relie la ville ancienne à la nouvelle métropole. La promenade le long du fleuve apporte de la fraicheur bienvenue. Il est impossible de parler de Salamanque sans évoquer la célèbre université.   Depuis le moyen âge des générations d’étudiants venus de l’Europe entière sont venus s’instruire dans ce haut lieu de la connaissance. Cachée entre un cloitre et un palais, elle respire la sérénité propre   à la propagation du savoir.

Une longue étape me conduit à Burgos, ville carrefour entre Castille, Rioja et Pays basque. Perchée sur le bord du plateau castillan, bordée par l’Arlazon, cette cité historique à la douceur de vivre est surtout connue pour être la ville du Cid. Ici, tout est à la gloire de ce héros historique. Il y a même un parc pour enfant sur ce thème. La ville est aérée avec de larges artères, de nombreuses statues ponctuent les carrefours et rond point, il y a bien sur celle du Cid mais aussi celle de pèlerins de Compostelle, de taureau et de personnages traditionnels. Les nombreux immeubles à bow window donnent un cachet british. Aux alentours de la cathédrale de petites ruelles forment un agréable quartier piétonnier. La cathédrale gothique est aussi impressionnante de l’extérieur que de l’intérieur. Vingt cinq chapelles avec des styles très différents marquent l’intérieur de Santa Maria. A partir de la superbe porte fortifiée de Santa Maria, une agréable promenade longe la rivière.

Le périple se termine dans le fabuleux hôtel désiné par Frank Ghery le père du musée Guggenheim de Bilbao. Le Marques de Riscal se trouve dans la région viticole de la Rioja à la limite du Pays Basque. L'étonnante architecture futuriste se marie bien avec le chai et le village de Elciego. Luxe de bon goût et rafinerment sont au programme pour profiter de notre dernière journée sous le ciel d'Espagne.

Ségovie

Avila

les remparts d'Avila la nuit

Salamanque

Burgos

la cathédrale de Burgos

Marques de Riscal