20 Aug

Berlin

Publié par A - Catégories : #Europe, #Ville

Après avoir traversée les champs d’éolienne de Poméranie Mecklembourg, l’autoroute avale la plaine de Brandebourg pour pénétrer dans Berlin sans réellement s’en apercevoir. Les larges avenues bordées d’immeubles gris, le temps orageux et la fatigue du voyage donnent une sensation de fin de cycle. Après le grand air de la Baltique on a l’impression de rentrer tristement à la maison.

Première bonne surprise, la résidence hôtelière est magnifique avec un appartement très design magnifiquement agencé. Une superette au pied permet de s‘approvisionner sans peine. Situé à proximité de Check point Charlie, nous sommes dans le secteur russe de l’ex DDR. Berlin est un grand livre d’histoire moderne à ciel ouvert. Il n’y a pas un lieu que l’on puisse rattacher aux guerres mondiales, à la guerre froide ou à la montée du nazisme. La première chose à laquelle on pense à Berlin, c’est au mur. Où passait-il exactement, où en reste-il des bouts ? A vrai dire pour être objectif, la majorité des points d’intérêt se trouve dans l’ex secteur soviétique, c'est-à-dire à l’est.

Je commence l’exploration par Alexander Platz, en venant des rives de la Spree je traverse un petit parc où trône les statues de Karl Marks et Engels, je crois deviner que quel coté je me trouve. La place est immense et séparée elle aussi en plusieurs secteurs. Le grand bâtiment de grès rouge surmonté d’une tour horloge est la mairie. A sa perpendiculaire une spectaculaire barre d’immeuble HLM coupe la place en deux De l’autre coté, la tour de télévision domine la ville de près de 300 mètres. Sur le coté, une voie de chemin de fer aérienne et un immense centre commercial ferme la place. Au milieu, une foule principalement, jeune, alternative et interlope occupe le pavé, un peu à la manière du Paris du forum des Halles, l’ambiance malsaine en moins. Véritable centre névralgique de Berlin est, c’est également un impressionnant nœud de ligne de tramways. Les tramways jaunes marqués de l’écusson de l’ours noir berlinois est un outil pratique pour visiter le coté est. En remontant la Karl Marx Allee on peut apercevoir des bas reliefs réalistes post stalinien à la gloire des cosmonautes ou des ouvriers. L’architecture monumentale et l’aménagement des voies me rappellent ceux des villes de Russie.

Le petit centre ville médiéval autour de l’église Saint Nicolas est insolite dans on a l’image de Berlin 1945 comme année zéro de la construction de la ville.

A l’opposée coté Potsdamer Platz, l’ancien no man’s land a été transformé en un quartier ultra moderne, avec des sièges sociaux de banques ou de grandes compagnies internationales. Le Sony center, d’une architecture audacieuse en verrière suspendue attire immédiatement le regard. Au milieu de la place, trois pans de mur graphités à souhait marque l’emplacement de l’ancienne sinistre ligne de démarcation. L’endroit est agréable quoiqu’un peu impersonnel. Nous visitons le Legoland à la grande joie de mon jeune fils. L’intérieur est le paradis pour les petits et les grands enfants. Au programme un train fantôme, un cinéma 4D, une zone sismique pour tester la solidité des constructions et un plateau géant de la ville reconstituée en briquette plastiques et des bonbons à profusion.

En longeant le bois Tiergarten on remonte en passant devant le monument de la shoah, un ensemble de sculptures arrondies évoquant les tombes d’un cimetière géant. La porte de Brandebourg apparait au bout de l’avenue unter den Linden les champs Élysées berlinois. Le monument, mondialement célèbre surprend par ses proportions et la taille du quadrige le surplombant. Ancien point de séparation c’est aujourd’hui un lieu de rassemblement. Entouré d’ambassades le lieu est un peu trop surveillé à mon goût et incite modérément à la flânerie. De là on aperçoit le Reichstag et sa célèbre coupole vitrée.

Le lendemain est consacré à la visite du zoo qui se trouve dans la zone historique ouest. Vaste et aéré, il comporte des célèbres pensionnaires en la personne de deux adorables grands pandas. A proximité se trouve l’église du souvenir défigurée par les bombardements alliés et volontairement laissée en l’état pour servir de témoignage. La partie vouée au culte a été restaurée en des briques de verre colorées créant une atmosphère chaleureuse de proximité.

Les musées berlinois sont concentrés dans l’ile qui porte leur nom. Il y a trois musées majeurs dédiés à l’art antique, classique et historique. Je visite le Pergamon qui est le plus imposant des trois par la dimension des pièces exposées. La taille de l’imposant bâtiment rappelle plus le hangar à Zeppelin que la pyramide du Louvre. A intérieur les archéologues allemands ont reconstitué en grandeur nature trois chef d’œuvre de l’antiquité : la ville grecque de Pergame, le marché romain de Milet et la porte d’Ishtar de Babylone. Le résultat est à couper le souffle et l’on oublie vite que nous sommes en Allemagne moderne.

Le lendemain passage à Check Point Charly la frontière entre l’est et l’ouest du temps de la guerre froide. Une guérite reconstituée avec quelques barbelés et sac de sable donne le change. Deux soldats en uniforme et un panneau « You are leaving american sector » vous plongent dans l’ambiance de l’époque. Plus intéressant est le musée juif qui se trouve non loin de là. Le bâtiment conçu par David Libeskin est étonnant à plusieurs titres. Sans fenêtre apparente il apparait comme un austère monolithe métallique. On y pénètre par un tunnel dont l’entrée se trouve dans un petit pavillon néo classique adjacent. A l’intérieur des pièces en cul de sac, des puits de lumière noire ou bien un intrigant jardin à la polarité déroutante vous font perdre vos repères sensoriels pour mieux vous amener à réfléchir sur les œuvres exposées. La visite est une expérience, et l’œuvre majeure est le bâtiment en lui-même.

Le soir je retourne pour une visite expresse de la coupole du Reichstag. J’entre chanceusement en tant que dernier visiteur de la journée. L’audace architecturale de Sir Norman Foster est couronnée de succès. Par sa transparence elle a transformé ce symbole de l’obscurantisme en vitrine de la démocratie. L’escalier hélicoïdal semble flotter dans l’espace et l’on peut voir la salle du parlement. Au sommet la terrasse permet une vue panoramique sur la ville. J’imagine la même évolution sur le toit de l’assemblée nationale, je pense que cela aurait un effet sur la nature des débats, en les rendant certainement plus ouverts et moins dogmatique.

Logement :

Résidence Adina, design, confortable, bien placé que demander de plus ?

Krausenstraße 35-36, 10117 Berlin

A faire avec les enfants :

Le zoo, Leogoland à Potsdamer Platz, location de vélo avec nacelle