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Ceci n'est pas un blog traitant du gotha et de la vie des princesses, mais un espace dédié aux voyages et au vaste monde

22 Apr

Taipei

Publié par A  - Catégories :  #Ville, #Asie

Taipei

En sortant de la gare je me dirige vers le quartier branché de Ximen. Une vaste place illuminée d'une forêt de néons et d'écrans de toutes sortes en délimite l'accès. Au bout de cette place la dalle piétonne se resserre pour se terminer en un bâtiment ancien de type européen : l'ancien théâtre de Taipei. Le soir nous dinons dans un restaurant de grillades japonaises non loin de notre hôtel. Les serveurs posent sur nos tables des braseros brûlants, sur lesquels nous feront griller des fines lamelles de viandes, de poissons et mêmes des légumes. Le résultat est délicieux. J'aime beaucoup cette formule, et je trouve que la cuisson sur le feu vif est meilleure que les plaques de métal.

Notre première visite sera pour le temple de Longshan. Bien qu'il soit situé dans le plus vieux quartier de la ville, il est entouré d'immeubles récents. On y accède en franchissant un épais portail. Un dragon vert, un poisson rouge, un coq jaune trônent sur le toit. Un brasero occupe le centre d'une cours intérieure. Les dévots s'y pressent pour faire brûler des bâtons d'encens dont l'odeur acre envahit les couloirs enfumés. Les prières sont courtes et intenses, l'atmosphère frénétique de l'extérieur contraste avec le recueillement des pièces intérieures.

 

Le quartier de la gare est le quartier de l'informatique et des grands magasins. Il y en a même qui font les deux comme le célère NOVA, temple des microprocesseurs et des portables ACER ASSUS ou BENQ. Taiwan est le premier producteur et exportateur d'ordinateurs portables. Les marques sont moins connues que les japonaises ou les américaines, mais leur créativité et technicités sont toutes aussi remarquables et à moindre prix. En jetant un œil sur les modèles, on peut dire qu'ils ont 6 mois à un an d'avance sur ce que l'on peut trouver en Europe. Avec la force de l'euro les prix deviennent très attractifs (1 EUR = 40 TWD).

 

L'entrée de la monumentale place Tchang Kai Chek est défendue par une immense porte blanche percées de cinq arches. Les cotés de la place sont occupés par des édifices jumeaux dans le pur style chinois, colonnades laquées de rouges, tuiles vernissées, boiseries peintes en vert. Ce sont respectivement le théâtre de Taiwan et une salle de concert. Fermant la place, l'imposant mémorial de marbre blanc surmonté d'une toiture violette est dédié à Tchang kai Chek. Bienfaiteur pour certains, dictateur pour d'autres, l'ancien homme fort du Kwo Min Tang ne laisse pas indifférent. Le culte de la personnalité, héritage de la guerre froide, trouve son paroxysme à l'intérieur de l'édifice où trône la statue géante du créateur du pays. Deux soldats à l'immobilité digne d'une représentation du musée Grévin, en gardent l'accès. Les gardes sont relevés toutes les deux heures au cours d'un cérémonial clinquant dont les militaires ont le secret, où bruits de bottes, fusils à baïonnettes virevoltants et pas de l'oie rivalisent d'une solennité toute martiale. Les jardins entourant la place sont un lieu prisé des adeptes du Tai Chi.

 

Direction la tour 101, qui etait la plus haute tour du monde, avec ses 510 mètres et ses 101 étages. Lors de ma première visite, le sommet n'était pas encore achevé. Malgré sa hauteur elle a su garder une silhouette gracile qui rappelle celle dune tige de bambou. L'ascenseur ne met que 45 secondes pour gravir tous les étages. La sensation d'accélération est beaucoup moins accentuée que ce que je redoutais. Le dernier étage accessible au public ne culmine qu'à 420 mètres, mais la vue est à couper le souffle.En contrebas, les voitures ont l'air de jouets et les autres bâtiments de maisons de poupées. On devine bien la configuration de la ville avec beaucoup plus d'espaces verts que j'imaginais. Le fleuve se dessine bien jusqu'à la mer. Les montagnes avoisinantes semblent étonnamment proches et bienveillantes. Le coucher de soleil sur la métropole est magique, bientôt l'astre solaire disparaît derrière la ligne d'horizon, laissant place à des guirlandes de lumières artificielles qui étincellent dans le ciel chargé d'électricité.Le soir nous avons rendez vous avec Shu-Lin pour dîner dans un restaurant branché. Non loin du quartier d'affaires de la tour 101. Le restaurant s'appelle Kiki et son emblème est un chat qui ressemble comme deux gouttes d'eau au chat du film de Mysayaki " Kiki la petite sorcière ". La cuisine est celle de la province chinoise du Sichuan. Cette cuisine est réputée pour la force et la variété de ses épices. ( flan du blanc d'œuf en forme de dés)

 

Le musée national se trouve un peu en dehors de la ville, à moitié enfoui dans une colline. Le musée abrite la plus grande collection d'objets chinois au monde. Cinq mille ans de civilisation chinoise sont gardés dans ce sanctuaire de l'art. Son origine remonte à la guerre civile chinoise, lorsque les nationalistes de Tang Kai Chek furent obligés de fuir les révolutionnaires communistes de Mao. En quittant le continent pour Taiwan, les nationalistes ne vinrent pas les mains vident puisqu'ils apportèrent avec eux les trésors de la citée interdite de Pékin. On a du mal à réaliser le miracle inespéré qu'a constitué ce gigantesque déménagement de fragiles statues, tasses, et vases de porcelaines, d'estampes et de bijoux. Plusieurs années de voyages à dos d'hommes au travers les montagnes, les rivières et les déserts, des milliers de kilomètres effectués et en fin de compte un trésor de l'humanité sauvé et conservé.Le musée s'étale sur trois niveaux. Les bronzes occupent le premier. Les célèbres vases circulaires à trois pieds sont abondamment représentés. Ce qui frappe le plus ce sont les dates des objets, la plupart datent de l'Egypte ancienne et du néolithique européen. Pour les occidentaux la section des porcelaines est la plus exotique, les vases bleus et blancs aux motifs de dragons enlacés, les services à thé, finement décorés d'oiseaux. Les sculptures d'ivoire dont la minutie est telle qu'il faut admirer les objets à la loupe grossissante, et les bijoux de jade, dont le fameux chou sont également des morceaux de choix pour les amateurs d'arts. Je regrette que la partie peinture soit en travaux, j'avais été marquée par la peinture du port de Nagasaki, j'aurai bien aimé revoir cette toile magnifique.

 

Dîner dans les sous sol du Caesar hôtel dans le nouveau lieu à la mode le " Taiwan Story Land ". Une ambiance rétro règne dans cet endroit avec la reconstitution des rues du Taipei des années 1950. Vielles affiches de cinéma, motocyclette d'époque, un glacier style " happy days ", un ensemble qui ressemble à un décor de cinéma digne d'un mélo de Wong Kar Waï.

 

Un petit mot sur le métro de Taipei. Moderne, propre (il est interdit d'y manger), pratique, ponctuel, climatisé, jamais en grève, le directeur de la RATP devrait y faire un stage de plusieurs mois ! Les usagers respectent le marquage au sol, et laissent sortir les gens de la rame avant d'y entrer, les parisiens devraient également suivre un stage au MET. Quant à la probabilité de voir surgir dans une rame, un énergumène braillant avec une guitare désaccordée, elle est à peu près nulle.

mausolée Tchang Kai Check et ses jardins
mausolée Tchang Kai Check et ses jardins
mausolée Tchang Kai Check et ses jardins
mausolée Tchang Kai Check et ses jardins
mausolée Tchang Kai Check et ses jardins
mausolée Tchang Kai Check et ses jardins

mausolée Tchang Kai Check et ses jardins

longshan temple
longshan temple
longshan temple
longshan temple

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Taipei 101

Taipei 101

Taipei grand hotel

Taipei grand hotel

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